Google Chrome bientôt vendu ? Voici pourquoi cela pourrait bouleverser le SEO
Contexte du procès antitrust contre Google
Le 21 avril 2025, le gouvernement américain a ouvert un nouveau chapitre dans sa lutte contre Google. Accusé d’avoir verrouillé l’accès au marché de la recherche en ligne, Google risque de devoir se séparer de son navigateur Chrome. Cette décision interviendrait après qu’un juge a confirmé que l’entreprise avait violé les lois antitrust.
Le Département de la Justice (DOJ) propose une mesure radicale : forcer la vente de Chrome à une entité distincte. Cette mesure vise à limiter l’influence de Google, qui a également été condamné pour monopole dans ses activités publicitaires.
Pourquoi Chrome est au centre du problème
Chrome n’est pas seulement un navigateur. Il est aussi une interface de collecte de données, un relais publicitaire et un point d’accès direct au moteur de recherche de Google.
Avec plus de 60 % de part de marché aux États-Unis, Chrome permet à Google de collecter des données comportementales en masse, renforçant ainsi la précision de son moteur de recherche et de ses services publicitaires.
Le DOJ soutient que retirer Chrome à Google affaiblirait cet avantage. Privée de cet outil, Google devrait trouver d’autres moyens d’accéder aux comportements des internautes.
Conséquences sur les métriques de performance en SEO
Actuellement, les Core Web Vitals constituent une référence majeure pour le SEO. Ces indicateurs mesurent l’expérience utilisateur grâce à des données issues principalement de Chrome.
Si Chrome était cédé, ces métriques pourraient perdre en influence. D’autres standards pourraient émerger, imposant aux professionnels du SEO d’adapter leur stratégie à un ensemble plus diversifié d’indicateurs.
Les navigateurs indépendants pourraient définir leurs propres critères de performance, ce qui rendrait l’optimisation des sites web plus complexe et moins uniforme.
Décentralisation de l’influence des navigateurs
L’affaiblissement de Chrome pourrait bénéficier à Edge, Safari et Firefox. Leur influence sur les standards du web pourrait croître, modifiant ainsi les priorités d’optimisation pour les développeurs et les experts SEO.
Les sites web étroitement optimisés pour Chrome devront élargir leurs efforts pour répondre aux exigences de plusieurs moteurs de rendu.
Impact sur le projet open-source Chromium
Chromium, le projet open-source sur lequel repose Chrome, pourrait être concerné par cette séparation.
De nombreux navigateurs populaires, comme Edge et Brave, dépendent de Chromium pour leur fonctionnement. Une vente de Chrome pourrait donc entraîner une redistribution du contrôle de ce projet, perturbant à la fois les standards du web et les algorithmes de classement dans les résultats de recherche.
Des modifications dans Chromium pourraient créer de nouvelles contraintes pour les développeurs web, impactant directement l’accessibilité, la vitesse de chargement et l’affichage des sites.
Conséquences sur Navboost et l’accès aux données comportementales
Navboost est l’un des algorithmes internes de Google, utilisant des données de navigation pour améliorer la pertinence des résultats de recherche.
Avec la perte de Chrome, Google perdrait un flux massif de données comportementales essentielles à l’efficacité de Navboost. Cela pourrait diminuer la précision de ses suggestions et affaiblir son moteur face à la concurrence.
En conséquence, le SEO devra être repensé. L’analyse comportementale, aujourd’hui fondée sur des données très granulaires, pourrait devenir plus incertaine. Les stratégies d’optimisation pourraient devoir s’appuyer sur des observations plus larges et moins précises.
Montée en puissance des autres moteurs de recherche
La perte de Chrome pourrait permettre à d’autres moteurs de recherche de progresser significativement.
Bing, déjà installé sur Edge, pourrait capter une part plus grande du marché. Ecosia, DuckDuckGo ou encore Qwant pourraient également en profiter en proposant des moteurs plus respectueux de la vie privée.
Cependant, il faut noter que ces moteurs de recherche restent aujourd’hui bien moins performants que Google en termes de pertinence et de rapidité des réponses. Cela pose un risque majeur :
Si Google voit son influence diminuer, mais que ses concurrents directs ne parviennent pas à offrir une expérience à la hauteur, les utilisateurs pourraient se détourner massivement des moteurs de recherche traditionnels.
Accélération du basculement vers les moteurs IA
Le manque d’efficacité des moteurs alternatifs pourrait accélérer une bascule vers les outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT, Gemini et Perplexity.
Ces plateformes ne présentent pas des listes de liens, mais proposent directement des réponses structurées aux questions posées.
La simplicité d’interaction, la qualité des réponses fournies et l’absence de publicité intrusive pourraient convaincre un nombre croissant d’utilisateurs d’abandonner les moteurs de recherche traditionnels.
Cela aurait un impact profond sur le SEO, car l’optimisation de contenu devra alors viser à être exploitable par les IA plutôt que simplement bien classée dans des listes de résultats.
Montée de ChatGPT, Gemini et Perplexity dans la recherche
L’émergence de l’intelligence artificielle conversationnelle transforme déjà les usages.
ChatGPT, Gemini de Google, et Perplexity développent des modèles capables de répondre directement aux questions sans passer par une liste de liens.
Si Google perd son accès préférentiel aux données de navigation, l’avantage de ces IA pourrait se renforcer. Les internautes pourraient préférer interagir directement avec une IA pour obtenir une réponse précise, plutôt que de consulter des pages de résultats traditionnelles.
Cela imposerait aux stratégies SEO de s’adapter à un modèle de recherche où le contenu doit être conçu non seulement pour être référencé par des moteurs classiques, mais aussi pour être utilisé comme source par des IA conversationnelles.
L’écriture claire, structurée et directe deviendrait encore plus importante.
Le maillage interne, la cohérence sémantique, la granularité des données structurées deviendraient des priorités absolues.
Nouvelle complexité pour les stratégies de référencement
Dans ce nouveau contexte, les stratégies SEO devraient être repensées sur plusieurs niveaux.
Chaque moteur de recherche pourrait imposer ses propres standards techniques, ses propres critères de qualité de contenu et ses propres modèles d’interprétation de la requête utilisateur.
Les professionnels du SEO devraient maîtriser une diversité d’outils, suivre plusieurs algorithmes simultanément, et redoubler d’efforts pour maintenir une visibilité optimale.
La capacité d’adaptation rapide, la veille permanente et l’optimisation multi-plateformes deviendraient des compétences stratégiques.